Accéder au contenu principal

« Une histoire d’amour et de désir » : Leyla Bouzid filme la jeunesse toujours avec autant de justesse

Un mois après sa sortie en France, le film « Une histoire d’amour est de désir » de la cinéaste tunisienne Leyla Bouzid sort aujourd’hui, mercredi 29 septembre, dans les salles de cinéma tunisiennes. Un beau film sur la jeunesse, ses tourments et ses aspirations, qui sera d’ailleurs en compétition officielle aux JCC 2021.

Par Fawz Benali

Après une première mondiale qui avait clôturé la Semaine de la Critique au mois de juillet dernier en marge de la 74e édition du Festival de Cannes, « Une histoire d’amour et de désir » de la jeune cinéaste tunisienne Leyla Bouzid (fille du cinéaste Nouri Bouzid) vient à la rencontre du public tunisien qui retrouve enfin le plaisir du grand-écran.

Un grand succès en France

Les salles obscures ont de nouveau rouvert leurs portes et les nouveaux films tunisiens dont la plupart ont fait leurs premières à l’étranger peuvent enfin être présentés au public tunisien. Le premier film à l’affiche après des mois de mise à l’arrêt de la vie culturelle, est « Une histoire d’amour et de désir », deuxième long-métrage de fiction de Leyla Bouzid que l’on a connue en 2015 avec « A peine j’ouvre les yeux », primé dans plusieurs festivals européens.

Six ans plus tard, Leyla Bouzid signe un nouveau film qui a reçu deux prix au Festival du Film francophone d’Angoulême (dont la plus haute distinction) et qui s’intéresse encore une fois à la jeunesse, à ses élans, à ses aspirations et à ses désirs, en mettant cette fois à l’affiche la jeune actrice Zbeida Belhajamor dans le rôle de Farah et l’acteur français Sami Outalbali dans le rôle d’Ahmed.

Tourné entièrement en France, le film suit la rencontre passionnante entre deux jeunes étudiants en littérature à la Sorbone. D’un côté Farah (que Leyla Bouzid dit avoir découverte à El Teatro il y a quelques années), une jeune tunisienne en quête de liberté et de découverte qui vient de débarquer à Paris et aspire à un meilleur avenir qu’elle ne pense pas trouver en Tunisie, et d’un autre côté, Ahmed un jeune d’origines algériennes, né en France mais mal dans sa peau et dans sa double identité.

Une cinéaste qui sait filmer la jeunesse

Farah et Ahmed se rencontrent sur les bancs d’un cours sur la littérature arabe du 12e siècle ; où ils étudient les grands poètes qui chantaient le désir, l’érotisme et l’amour charnel. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils vivent dans la plus belle ville au monde et ils sont amoureux, mais Ahmed et Farah ont du mal à vivre leur histoire pleinement. Ahmed, merveilleusement incarné par Sami Outalbali (prix de la meilleure interprétation masculine pour ce rôle dans le Festival d’Angoulême, mais connu auparavant pour son rôle dans la série anglaise à succès sur Netflix « Sex Education »), ce jeune discret et passionné de poésie préfère regarder sa muse plutôt que la toucher, car pour lui consommer son amour c’est le détruire, au grand désarroi de Farah qui, contrairement à lui, veut profiter du moment présent et croquer la vie à pleines dents.

Lors d’un débat qui a suivi la projection de presse (ayant eu lieu hier à la salle Le Rio), la cinéaste a précisé que le personnage de Farah est fortement inspiré du personnage féminin éponyme de « A peine j’ouvre les yeux » qui avait été incarnée par Baya Madhafer. Leyla Bouzid n’a d’ailleurs pas hésité à faire plusieurs clins d’œil à son premier film, de par le choix du nom « Farah » et la chevelure bouclée de celle qui l’incarne, mais aussi avec Ghalya Benali qui revient dans ce film en tant que chanteuse.

Leyla Bouzid réussit encore une fois à faire un portrait juste et émouvant d’une jeunesse pleine de vie, car « Une histoire d’amour et de désir » est aussi une histoire d’émancipation et de quête de soi. La cinéaste a indiqué qu’elle serait de retour en Tunisie pour son prochain film qui se déroulera à la ville de Sousse et que son prochain personnage féminin aura la trentaine.

Le film est à découvrir dès aujourd’hui dans nos salles de cinéma tunisiennes.

L’article « Une histoire d’amour et de désir » : Leyla Bouzid filme la jeunesse toujours avec autant de justesse est apparu en premier sur Kapitalis.



https://ift.tt/3zPmfOc
#COVID19#coronavirus#Covid_19#tunisia#tun#tunisie#news

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les plus beaux lacs des États-Unis

Aux États-Unis, le troisième plus grand pays du monde, il y a quelque chose pour tout le monde. Nombreux sont ceux qui pensent aux États-Unis, ils imaginent le Grand Canyon et les célèbres villes de New York, Los Angeles, Miami et Las Vegas. Outre le Grand Canyon, les États-Unis comptent de nombreux autres parcs nationaux et de magnifiques paysages naturels. Dans cet article, nous vous présentons quelques-uns des plus beaux lacs que l’on peut trouver dans le pays. Par Meriem Majoub Les Grands Lacs Tout le monde ne le sait pas, mais le Canada possède plus de lacs que tous les autres pays du monde réunis. Il n’est peut-être pas surprenant que les Grands Lacs ou les Great Lakes, soient situés à la frontière du Canada et des États-Unis. Il s’agit de cinq lacs d’eau douce d’Amérique du Nord, qui constituent ensemble l’une des plus grandes réserves d’eau douce du monde. Les cinq lacs sont le lac Supérieur, le lac Michigan, le lac Huron, le lac Érié et le lac Ontario. Le lac Michigan

Tunisie : La Haica & le SNJT annoncent la création d’une cellule de crise

La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) ont décidé de mettre en place une cellule de crise en vue de suivre l’évolution du paysage médiatique et de répondre aux préoccupations des journalistes et préserver leurs droits. Cette annonce a été faite à l’issue d’une réunion entre le Syndicat et la Haica au cours de laquelle les deux parties ont abordé l’indépendance des médias, les conditions socio-économique des journalistes ainsi que les violations des droits des journalistes enregistrées dans certaines institutions médiatiques privées, indique le SNJT, en citant en particulier Attessia TV. C’est ainsi qu’il a été décidé de mettre en place une cellule de crise qui se chargera, notamment, de mettre les moyens et les outils permettant de garantir l’indépendance des médias, l’application de la législation régissant l’espace audiovisuel, le respect des droits des journalistes, le respect des décrets

Environnement : Enjeux géopolitiques de la COP26 à Glasgow

Tweet Share Messenger Le site où se tiendront les pourparlers de la COP26 à Glasgow, en Ecosse, du 31 octobre au 12 novembre 2021 (Crédits photo : @Nidhal Attia). À l’approche de la COP26, la politique climatique mondiale connaît une profusion d’annonces qui seront mises à l’épreuve durant les deux premières semaines du mois de novembre 2021. Entre pays ayant établi des objectifs de neutralité carbone pour 2050 (les États-Unis et l’Union Européenne) et d’autres plutôt vers 2060 (la Russie, la Chine), le défi majeur réside non dans les dates butoirs, mais dans la transformation de ces promesses tonitruantes en de véritables actions concrètes et d’établir des mécanismes de mise en œuvre transparents, capables d’entraîner de réelles réductions des émissions. La société civile internationale interpelle déjà les chefs d’États à atteindre un ‘’vrai zéro’’ fondé sur des transformations réelles pour éviter que ces objectifs de neutralité ne soient des couvertures pour le bu