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La Tunisie au mondial Qatar 2022 : une occasion en or pour renaître

La présence de l’équipe de Tunisie de football à la Coupe du monde Qatar 2022 et sa détermination à aller le plus loin possible dans cette compétition sont une belle occasion pour redorer l’image de notre pays, qui doit comprendre que la diplomatie sportive est une composante importante des relations internationales. Le Qatar l’a compris. Il est temps que la Tunisie le comprenne aussi.

Par Raouf Chatty

L’équipe nationale de football représente aujourd’hui une chance inouïe pour la Tunisie et les Tunisiens l’ont bien compris. Fans du football et fatigués de la morosité de l’ambiance politique et sociale dans un pays en pleine crise, ils se sont rabattus sur le ballon rond. Des milliers d’entre eux se sont arrangés pour se rendre au Qatar et encourager la sélection rouge et blanc.

La présence de la sélection tunisienne au Mondial de football Qatar 2022 est une chance extraordinaire pour la promotion de la Tunisie, dont l’image a été gravement écornée par les islamistes. Beaucoup de Tunisiens croient que leur sélection est en mesure de remettre leur pays sur le devant de la scène.

Ce mondial est à tout point de vue différent des autres. Des surprises n’y seraient pas exclues. Sa dimension politique n’échappe à personne, puisqu’il est organisé pour la première fois dans un pays arabe et, de plus, dans une région très convoitée et où les tensions ne manquent pas.

Depuis l’annonce par la Fédération internationale de football, voilà dix ans, de l’acceptation de la candidature du Qatar, les plumes s’étaient déchaînées en Occident contre le petit émirat gazier. Les écrits cachent très mal l’hypocrisie de leurs auteurs qui instrumentalisent les droits de l’homme, et feignent d’oublier que l’essentiel des dizaines de milliards de dollars investis par le Qatar pour l’organisation de ce grand rendez-vous sportif mondial est allé dans les caisses d’entreprises occidentales.

Ces critiques ont toutes les chances de gagner en ampleur alors que le Qatar prouve au monde entier que les Arabes peuvent faire des exploits et étonner le monde quand ils le veulent et y mettent les moyens adéquats. 

Un bonheur partagé

Ce mondial se déroule dans un environnement international secoué par la guerre en Ukraine qui a enfoncé davantage le monde dans la crise, accru la récession économique, renchéri les prix des hydrocarbures. 

Il se déroule également dans un monde qui a été durement frappé durant deux ans par le Covid-19 avec un bilan tragique de millions de morts et des milliards de dollars de dépenses, et encore plus de manque à gagner pour les entreprises et les Etats. 

Très fatigué, le monde a besoin aujourd’hui d’une bouffée d’oxygène, d’optimisme et d’espoir. La Coupe du monde au Qatar est donc venue à point nommé pour lui apporter de la joie. Des milliards de personnes ont les yeux braqués sur les chaînes de télévision qui retransmettent les matchs et c’est un bonheur partagé par l’humanité entière.

Les caméras sont aux aguets. Elles filment tout. Et captent les moindres détails, faits, déclarations, actes et gestes des joueurs, entraîneurs, responsables politiques, journalistes et supporters. Bref, le Mondial est au aujourd’hui au cœur de l’actualité. C’est un énorme événement, à la fois sportif, politique, économique, médiatique et culturel… le football étant devenu une grosse machine industrielle et financière. 

Nous devons tous être conscients de l’importance de cet événement grandiose à tous points de vue. Nos joueurs, nos cadres techniques, nos supporters, nos médias…, mais aussi nos responsables politiques et nos diplomates à l’étranger, au Qatar et ailleurs, doivent être conscients de l’importance de ce rendez-vous international et en tirer le meilleur profit pour notre pays. La compétition, en tant que telle, pèse d’abord sur l’épaule des joueurs, des techniciens et des dirigeants du football, mais les supporters y ont également une grande responsabilité, notamment  concernant l’image qu’ils transmettent de leur pays dans le monde entier.  

La Tunisie a une image à préserver et à conforter dans le domaine sportif. Elle est présente pour la sixième fois à cette compétition mondiale. Le monde connaît la Tunisie sportive depuis les médailles d’or de Mohamed Gammoudi aux Jeux Olympiques dans les années 1960-1970 et la participation remarquable des Aigles de Carthage au Mondial de football de l’Argentine en 1978.

Plus près nous, Ons Jaber, actuelle numéro deux mondiale au classement WTA a conforté cette image construite par plusieurs générations de champions. Il appartient maintenant aux protégés de Jalel Kadri de poursuivre dans cette voie de la performance. Et ils ont montré qu’ils en sont capables. 

Une image internationale à redorer

Après le nul blanc concédé face à la sélection danoise, donnée parmi les favoris de la Coupe du monde, la sélection nationale tunisienne, qui a évolué avec une forte détermination lors de son premier match de groupe, a permis à notre pays de se retrouver de nouveau sous les projecteurs. Le monde entier a entendu l’hymne national tunisien, vu nos supporters, femmes et hommes, faire la fête sur les gradins des stades et dans les artères des villes au Qatar, démontrant au monde entier que les Tunisiens sont un peuple civilisé, ouvert, sportif et aimant la vie, rompant avec ces images lugubres et négatives véhiculées ces dernières années par ses hommes politiques. La femme tunisienne a également été très visible à cette occasion. 

Le temps nous est précieux. Les prochains jours seront pleins d’espoirs et de défis pour notre sélection et notre pays. Nous avons tous l’obligation d’honorer cet événement historique et d’en tirer les meilleurs dividendes.

L’espoir est de voir les hautes autorités de l’Etat envoyer des messages d’appui à notre sélection. Sa présence et sa détermination à aller de l’avant sont de véritables acquis pour la Tunisie, qui doit comprendre que la diplomatie sportive est une importante composante des relations internationales. Le Qatar l’a compris. Il est temps que la Tunisie le comprenne aussi.

* Ancien ambassadeur.

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