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Minerali Industriali écrit à Kapitalis : «Les raisons de notre départ de Tunisie»

Nous avons reçu de la société Minerali Industriali Tunisia la mise au point suivante, suite à notre article intitulé ‘‘Minerali Industriali fermera-t-elle vraiment ses usines en Tunisie?’’ où il confirme le départ de la société du site tunisien et apporte de nouveaux éclaircissements sur les raisons de ce départ programmé.  

Je tiens tout d’abord à confirmer l’information selon laquelle la Minerali Industriali Tunisia fermera ses portes sous peu, comme l’explique clairement la note ci-jointe, déjà communiquée à nos clients et fournisseurs.

Vous trouverez aussi une lettre adressée au président de la république avec des détails plus approfondis.

L’information n’est pas communiquée dans un contexte de pression médiatique, certes qu’on essaie d’agir sur tous les niveaux afin de faire parvenir notre position aux organismes de l’Etat mais le contexte est économique. Nous traitons du sable pour l’industrie de la verrerie et pour le marché européen, ce sable se vend entre 20 et 30€ en moyenne.

Ce prix s’entend moyen bien entendu et varie selon la qualité du sable régie principalement par sa teneur en fer et sa finesse.

La taxation abusive du sable tunisien ne peut que l’exclure immédiatement du marché européen et le résultat certes néfaste mais confirmé ne peut être que la clôture imminente des sites tunisiens à cause d’une réalité économique sans plus.

Je cite ici un article paru dans un journal français et datant de mai 2022. Quoique cet article traite le sujet d’un point de vue environnemental, signalant la consommation crescendo du sable à l’échelle mondiale :«une tonne de sable dédiée au BTP coûte environ 5,7 euros», «S’ajoutent à ces usages, les sables industriels… achetés entre 33 et 52 euros pour fabriquer du verre ou des vitres, ou plusieurs centaines d’euros la tonne pour des puces informatiques.»

Vous trouverez ci-joint un graphique montrant la position du sable tunisien sur le marché européen et vous pouvez constater facilement qu’au niveau qualité/ prix, nous sommes loin du compte avec cette nouvelle taxe.

Je ne nie pas que le traitement du SiO2 peut résulter en des produits de haute finesse et pureté qui se vendraient alors à des milliers d’euros, notamment pour l’industrie électronique, et j’espère en tant que Tunisien que les investisseurs opérant dans le secteur trouvent leur compte en Tunisie.

Ceci étant dit, on n’oblige pas un investisseur à venir en imposant des barrières fiscales mais en l’attirant avec un climat économique stable.

Le kaolin, une autre ressource minière, est utilisé dans l’industrie céramique mais aussi dans celle du maquillage; comme vous pouvez le supposer les prix et les traitements sont loin d’être les mêmes.

L’Égypte a imposé un ban sur l’export du sable l’année dernière et a dû revenir sur sa décision ayant subi des dommages irréversibles.

Les phosphates tunisiens sont encore un exemple flagrant d’une politique de prix non étudiée.

 Le seul process de valorisation du sable tunisien actuel est son traitement pour l’industrie de la verrerie alors s’en passer reviendrai à limiter son utilisation au BTP local.

Je voudrais aussi vous informer que le sable tunisien occupe 73% du volume du vrac exporté du port de Sousse, et donc toute une autre économie est basée sur ce secteur: les bateaux payant les frais d’amarrages et accostages, les manutentionnaires du port et tout service de transport derrière… 

On consomme annuellement 14MD sur le marché tunisien et on paie en taxes douanières principalement et cotisations sociales 6,5MD avec 2,5MD de salaires. L’investissement mis en place est de l’ordre de 30MD à ce jour et des investissements futurs prévoient une stratégie de 20MD qui toucherait notamment la région de Tataouine et des contacts ont été établis avec le gouverneur. Ces chiffres ne sont pas certes énormes mais sont de taille par rapport à l’industrie en question.

Kais Slim, directeur général adjoint et directeur technique

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