Accéder au contenu principal

Kaïs Saïed au Sommet Italie-Afrique : coopération énergétique er co-développement

Le président Kaïs Saïed participe au sommet «Italie-Afrique», qui a lieu les 28 et 29 janvier 2024, à Rome sous le slogan «Plan Mattei pour l’Afrique», mettant ainsi ce sommet sous le signe du renforcement de coopération Nord-Sud dans le secteur énergétique, avec, en fil rouge, un intérêt particulier pour le ralentissement des flux de migrants entre l’Afrique et l’Europe.

La Tunisie espère profiter de ce sommet, auquel participent quelque 27 chefs d’Etat et de gouvernement d’Europe et d’Afrique, pour mettre en exergue ses objectifs de développement dans le domaine de l’énergie, et notamment de l’énergie verte, sur le moyen et le long terme. Mais il va sans dire qu’en filigrane, et de manière insistante, la question des flux migratoires entre l’Afrique et l’Europe sera au cœur des débats, mais posée, comme semble le vouloir l’Italie, en termes de coopération économique et de co-développement.    

Face à l’aggravation de la crise énergétique mondiale, notamment avec la guerre russo-ukrainienne, la Tunisie œuvre au développement du secteur énergétique en augmentant la part des énergies renouvelables dans son approvisionnement électrique de 8% en 2022 à 35% en 2030.

Le chef de l’Etat a souvent mis l’accent sur l’importance du développement énergétique, soulignant, dans des déclarations précédemment publiées par la présidence de la république, le souci de la Tunisie «de créer un climat sain et approprié pour encourager les hommes d’affaires et les investisseurs à investir dans le pays et d’établir des relations de partenariat et d’échange avec leurs homologues tunisiens dans plusieurs secteurs prometteurs tels que les énergies renouvelables, le dessalement, la santé et les industries pharmaceutiques.»

Réduire la dépendance à l’égard de la production gazière

Dans ce contexte, l’expert en énergie et hydrocarbures Ghazi Ben Jemii a indiqué dans une déclaration à l’agence Tap que la Tunisie envisage d’intensifier ses efforts pour accroître les investissements dans les énergies renouvelables dans les années à venir. Ben Jemii a expliqué que le plan énergétique de la Tunisie vise à réduire la dépendance du pays à l’égard de la production gazière.

Il a souligné l’importance de surmonter les défis structurels auxquels le pays est confronté dans ce domaine en travaillant sur la production d’énergie alternative (solaire et éolienne) directement dans les domaines de la consommation et sur la production d’hydrogène.

Dans le même contexte, il a expliqué qu’il est aujourd’hui nécessaire de développer le transport de l’hydrogène sur de longues distances sous forme de gaz, qui représente une énergie alternative, soulignant que de nombreux pays européens ont besoin de cet hydrogène et en demandent de grandes quantités, ce qui permet à la Tunisie de participer à cette demande et de faire partie du marché européen dans ce domaine.

Selon l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME), le secteur des transports est le plus grand consommateur d’énergie du pays, représentant 36% de la consommation totale d’énergie. Le secteur industriel arrive en deuxième position avec 30%, tandis que le reste de la consommation est réparti entre les besoins énergétiques domestiques de la population et l’approvisionnement des bâtiments publics.

97% de l’électricité tunisienne provient de combustibles fossiles, malgré les efforts visant à réduire la dépendance aux combustibles importés.

Parmi les nouvelles mesures adoptées par la Tunisie, citons l’annonce du ministère tunisien de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie en janvier 2023 visant à accélérer la mise en œuvre de projets d’énergies renouvelables.

Des efforts sont déployés pour promouvoir l’utilisation des panneaux solaires comme alternative efficace dans la transition énergétique pour les ménages tunisiens et les entreprises privées, avec l’octroi de prêts aux entreprises privées souhaitant passer aux énergies renouvelables.

La production d’énergie renouvelable, notamment solaire, s’est développée en Tunisie ces dernières années, atteignant une production annuelle comprise entre 20 et 30 mégawatts.

L’objectif principal de la stratégie énergétique de la Tunisie à l’horizon 2035 est d’assurer la fourniture d’une énergie sûre, accessible et abordable pour tous.

Selon le ministère de l’Énergie et des Mines, cette stratégie s’inscrit dans une vision qui consiste à aborder le problème de la sécurité énergétique à court terme et à l’assurer à long terme à travers un modèle énergétique durable.

La Tunisie s’est également fixé pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, conformément à son engagement au titre de l’Accord de Paris.

Les principaux objectifs de la stratégie sont d’assurer la sécurité énergétique, la neutralité carbone, la croissance économique et une transition sociale juste et inclusive, qui contribueront à créer des emplois et à promouvoir l’économie verte.

Un pont énergétique entre l’Afrique et l’Europe

D’autre part, la modernisation du secteur énergétique du pays est représentée par la connexion électrique avec l’Europe, notamment avec l’Italie, où le projet de connexion électrique Elmed entre la Tunisie et l’Italie est l’un des plus importants projets financés conjointement par l’électricité tunisienne et gazière et l’opérateur italien Terna.

Ce projet permettra la construction d’une liaison sous-marine entre la Tunisie et l’Italie, permettant l’échange d’électricité dans les deux sens entre les deux rives de la Méditerranée, d’une capacité pouvant atteindre plusieurs centaines de mégawatts.

Le projet devrait être opérationnel d’ici 2028 et renforcera et sécurisera l’approvisionnement énergétique de la Tunisie en permettant aux approvisionnements d’arriver d’Europe pendant les périodes de pointe de la demande et lorsque le prix est moins cher.

Il donne à la Tunisie l’opportunité d’augmenter sa production d’énergie renouvelable et de l’exporter vers l’Europe, notamment en période de surplus énergétique. Cela permettra à la Tunisie de réduire le coût de production de l’électricité et d’augmenter les bénéfices des échanges entre les deux parties.

Concernant les attentes de la Tunisie à l’égard du sommet Italie-Afrique en cours, l’expert a indiqué à l’agence Tap que «trouver un partenariat pour la production de grands projets d’énergies alternatives en Tunisie et la réalisation de projets de production d’hydrogène en Tunisie et son exportation vers l’Union européenne est l’objectif principal de la Tunisie à travers ce sommet».

Le sommet de deux jours (28 et 29 janvier) s’inscrit dans le contexte de la crise énergétique mondiale et européenne, alors que l’Italie cherche à sécuriser ses approvisionnements énergétiques en provenance des pays d’Afrique du Nord et à sécuriser les routes gazières à l’intérieur de son territoire pour devenir une plaque tournante énergétique et un pont entre les pays d’Afrique du Nord, la Méditerranée et Europe.

I. B. (avec Tap).

L’article Kaïs Saïed au Sommet Italie-Afrique : coopération énergétique er co-développement est apparu en premier sur Kapitalis.



https://ift.tt/u80EXDU
#COVID19#coronavirus#Covid_19#tunisia#tun#tunisie#news

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Les plus beaux lacs des États-Unis

Aux États-Unis, le troisième plus grand pays du monde, il y a quelque chose pour tout le monde. Nombreux sont ceux qui pensent aux États-Unis, ils imaginent le Grand Canyon et les célèbres villes de New York, Los Angeles, Miami et Las Vegas. Outre le Grand Canyon, les États-Unis comptent de nombreux autres parcs nationaux et de magnifiques paysages naturels. Dans cet article, nous vous présentons quelques-uns des plus beaux lacs que l’on peut trouver dans le pays. Par Meriem Majoub Les Grands Lacs Tout le monde ne le sait pas, mais le Canada possède plus de lacs que tous les autres pays du monde réunis. Il n’est peut-être pas surprenant que les Grands Lacs ou les Great Lakes, soient situés à la frontière du Canada et des États-Unis. Il s’agit de cinq lacs d’eau douce d’Amérique du Nord, qui constituent ensemble l’une des plus grandes réserves d’eau douce du monde. Les cinq lacs sont le lac Supérieur, le lac Michigan, le lac Huron, le lac Érié et le lac Ontario. Le lac Michigan

Tunisie : La Haica & le SNJT annoncent la création d’une cellule de crise

La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) et le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) ont décidé de mettre en place une cellule de crise en vue de suivre l’évolution du paysage médiatique et de répondre aux préoccupations des journalistes et préserver leurs droits. Cette annonce a été faite à l’issue d’une réunion entre le Syndicat et la Haica au cours de laquelle les deux parties ont abordé l’indépendance des médias, les conditions socio-économique des journalistes ainsi que les violations des droits des journalistes enregistrées dans certaines institutions médiatiques privées, indique le SNJT, en citant en particulier Attessia TV. C’est ainsi qu’il a été décidé de mettre en place une cellule de crise qui se chargera, notamment, de mettre les moyens et les outils permettant de garantir l’indépendance des médias, l’application de la législation régissant l’espace audiovisuel, le respect des droits des journalistes, le respect des décrets

Environnement : Enjeux géopolitiques de la COP26 à Glasgow

Tweet Share Messenger Le site où se tiendront les pourparlers de la COP26 à Glasgow, en Ecosse, du 31 octobre au 12 novembre 2021 (Crédits photo : @Nidhal Attia). À l’approche de la COP26, la politique climatique mondiale connaît une profusion d’annonces qui seront mises à l’épreuve durant les deux premières semaines du mois de novembre 2021. Entre pays ayant établi des objectifs de neutralité carbone pour 2050 (les États-Unis et l’Union Européenne) et d’autres plutôt vers 2060 (la Russie, la Chine), le défi majeur réside non dans les dates butoirs, mais dans la transformation de ces promesses tonitruantes en de véritables actions concrètes et d’établir des mécanismes de mise en œuvre transparents, capables d’entraîner de réelles réductions des émissions. La société civile internationale interpelle déjà les chefs d’États à atteindre un ‘’vrai zéro’’ fondé sur des transformations réelles pour éviter que ces objectifs de neutralité ne soient des couvertures pour le bu