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Arenogoud les infâmes ou l’incompétence a le vent en poupe en Tunisie

Les bédéphiles ne seront pas surpris par le titre de cette tribune inspirée de la bande dessinée pour adultes «Iznogoud l’infâme» et son extrême perfidie. Il y est question de l’actualité politique tunisienne animée par des marionnettes dans un théâtre d’ombres. Mieux vaut en rire, même si l’envie d’en pleurer est parfois trop pressante.

Par Mohsen Redissi *

«Je veux être calife à la place du calife» Ghanouchiznogoud n’avait que cette phrase en tête, lui qui considère que son sultan n’est pas assez qualifié pour occuper ce poste de grande responsabilité. Trop bon et trop gentil au goût de son âme malsaine.

Son statut et sa position de proximité du Sultan Kaisoun El Poussah lui ouvre la porte grande ouverte pour la succession de son patron dans le cas d’incapacité de monter sur le trône pour une raison ou une autre. Tous les coups sont permis pour assouvir sa soif incommensurable de régner en maître absolu sur un territoire aussi grand que la régence de Tunis même le temps d’une saison et de jouer au G.O. en club de vacances.

Ghanouchiznogoud prépare la «ghazwa» de Tunis

Il vient d’adresser une invitation au Calife le priant d’organiser une réunion tripartite entre Carthage, Bardo et la Kasbah largement reprise par les crieurs publics mettant en difficulté le locataire de Carthage. À prendre ou à laisser. Reculer c’est donner l’impression de faiblir et d’éviter la confrontation, refuser c’est avoir sur le dos une partie de la population, accepter c’est reconnaître l’adresse et l’art de l’agitateur. Tous les honneurs lui seront rendus. Le président du conseil des sages mérite le prix présidentiel du meilleur stratège lors de la Journée nationale du savoir à Dhou al-Hijja, (qui correspond au mois d’août prochain).

Lui la charrette et tout l’appareil du parti préparent depuis une semaine leur ghazwa de (raid sur) Tunis comme au bon vieux temps quand on réquisitionnait les caravanes et les bêtes. Personne ne doit manquer à l’appel. Le raid sur Tunis est une excursion gratuite tout inclus. Elle marque le soutien absolu de la tribu de Banou Nahdha à toutes les démarches entreprises par le grand vizir. Echec au calife.

Il a dans un passé proche adressé des lettres et pris positions dans d’autres affaires non de son ressort sans consulter le bureau du Diwan. Il s’est exprimé sur des sujets de politique étrangère, chasse-gardée du sultan mettant le califat et le commandeur des croyants dans l’embarras.

Un chef de clan à la tête du parlement

Ses positions sont décriées par ses pairs et toutes les classes politiques. Ses initiatives personnelles sont des violations des procédures parlementaires et n’engagent que sa persona non grata. Des parlementaires se désolidarisent et voient en ses agissements un affaiblissement du jeu des blocs parlementaires.

Une deuxième motion de censure circule depuis quelque temps à la recherche de signataires qui osent affronter le courroux du président du conseil des sages et ses lieutenants. Les élus contestent la mauvaise gestion de leur président des affaires parlementaires. Sa longue histoire passée dans la clandestinité brouille sa piste. Son passé le hante et le pousse à se comporter comme un chef de clan pas comme un calife par intérim en cas de vacance du pouvoir.

Le grand vizir réunit un conseil de guerre

Iznogoud est la réunion tenue, dans la soirée de vendredi 25 Joumada athania (19 février 2021) au Palais de la Kasbah entre le grand vizir et le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) accompagné par une cohorte de syndicalistes tous solidaires du slogan de la soirée : «Sauvons la gazelle». Est-elle si impromptue qu’aucun des deux parties absorbées par leurs idées fixes n’a eu la présence d’esprit d’inviter à la réunion surprise la présidente de la compagnie ? C’est une affaire de vol qui ne concerne que les piétons. Son sort était, il est vrai, déjà scellé.

Iznogoud de se réunir en conseil de guerre pour le sauvetage de la compagnie nationale et de la saborder le lendemain matin. Le ministre de tutelle a repris les commandes des mains considérées impropres et indignes d’une telle tâche. Le secrétaire général a coché sur son calendrier la case du 3 Rajeb (27 février) pour conduire lui-même la manifestation anti Mme la présidente. Est-elle maintenue ? La cause est partie, l’effet reste-t-il?

Le passage de Mme la présidente au poste de commandement est un feu follet. Elle n’a pas encore appris à quoi servent les multiples leviers : elle vient d’appuyer par inadvertance sur celui qui mène à la fosse aux lions. Elle n’avait pas de bouclier. Sa cotte de maille déchiquetée, sa cote de popularité au plus bas n’ont pas pu la sauver des griffes des félins. Personne ne savait qu’elle faisait l’école buissonnière. Elle séchait les réunions de son ministre de tutelle. Pour ne pas se couvrir de ridicule, le maître a couvert les absences répétées de son élève indisciplinée. Les autorités justifient son renvoi de l’école de pilotage pour divulgation de dossiers officiels encombrants. Les secrets de l’incompétence doivent être jalousement gardés pour ne pas faire d’émules.

Elle croyait être en mesure de tenir en haleine le vizir en lui comptant mille et une histoires de djinns, de marins, d’avions, de Sindbad et de ses multiples aventures… sans se dévoiler, il s’en est vite lassé comme il s’en est épris, au bout de la cinquantième nuit, la jetant à la vindicte populaire.

Are they good? (Sont-ils bons?) Pas bons! (No good). Iznogoud!!

* Fonctionnaire international à la retraite.

Articles du même auteur dans Kapitalis :

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